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L'écriture
Cette rubrique propose quelques conseils issus des retours d'expérience de nos écoutants et évoque les moyens de se faire aider pour rédiger.
Retour d'expérience de deux "écrivaines"
Catherine et Marik termineront à la fin de l'année leur livret. Elles nous donnent ici quelques conseils issus de leur expérience d'écriture, une activité qui était nouvelle pour elles deux.
Le travail préparatoire
Pour Marik, il a été primordial : lors des transcriptions, elle a classé chaque semaine les événements par dates et aussi, quand cela lui paraissait judicieux, par thèmes : “Mon livret comporte 3 grandes périodes, chacune composée de 3 chapitres. Mon plan ne s’est pas fait en une seule fois, je l’ai amélioré en relisant mes transcriptions. La biographie est pour moi comme un puzzle : le plan est le contour de ce puzzle et si tous les chapitres sont bien placés, les pièces (événements) de la vie de la personne qui témoigne, s’emboîtent facilement les unes après les autres”.
La gestion du temps
Elle est très importante pour Catherine : “ Exercice solitaire, la rédaction implique de s’astreindre à écrire quotidiennement afin de créer une habitude, un rythme. Il est préférable de travailler aux mêmes heures, dans un lieu dédié à cette activité. Cela contribue à éviter le vertige de la page blanche”
Marik s’est imposée au moins une heure de travail par jour avec pour résultat un minimum d’une page écrite. “Au début, je me suis mis la pression : le syndrome de la page blanche… Je suis restée bloquée plusieurs jours avant de jeter mes premières phrases. Mais il ne faut pas paniquer et surtout ne pas chercher la perfection dans le premier jet. L’essentiel est d’écrire.”
Écrire doit rester un plaisir
Catherine insiste sur le fait que, malgré toutes ces contraintes, “il faut absolument conserver le plaisir d’écrire, le préserver, tout faire pour qu’il ne s’enfuie pas…”
Pour Marik le meilleur moment à consacrer à l’écriture, le plus calme, c’est après une nuit de repos, avant d’avoir l’esprit pollué par les préoccupations et occupations quotidiennes. Le rituel s’est installé très vite. A la fin de chaque séance, elle relie à haute voix ce qu’elle vient d’écrire. Si la lecture ne se fait pas de façon fluide, elle revoit la formulation, la concordance des temps.
Le style
Dès le début, il s’agit de bien définir qui sera : le « JE » et le « IL ou ELLE » en fonction du choix d’écriture retenu : “Personnellement, raconte Marik, j’ai choisi « ELLE » pour raconter les événements vécus par ma senior et « JE » pour mes descriptions personnelles. J’ai aussi inséré entre guillemets et en italique des citations de ma conteuse.”
Pour Catherine, style direct, style indirect, dialogue, ton neutre des descriptions, quelle que soit la manière de mettre en scène le récit de vie, la difficulté est de savoir à quel moment employer tel ou tel style et comment conserver l’équilibre entre ces parties.
Elle insiste aussi sur la distinction des tons du récit : “Il faut bien marquer la différence entre le texte écrit et la façon dont la personne s’exprime. Il faut garder ces “petits mots” qui reviennent souvent dans la conversation, qui personnifient quelqu’un, qui nous le rendent présent”.
Conclusion de Marik : "L'impatience que me témoigne ma senior à recevoir ce cadeau me stimule dans mon travail d'écriture et me pousse à me dépasser. Le plaisir de faire plaisir s'ajoute à celui que j'ai eu de faire de belles rencontres. Je souhaite à toutes les personnes qui vont prendre le relais d'éprouver la même satisfaction, le même plaisir."
Se faire aider pour rédiger
La question de la rédaction a été abordée lors des fiches d'inscription : les personnes écoutantes doivent avoir apporté la preuve de leur intérêt pour l'écriture, soit qu'elles aiment lire, soit qu'elles aient déjà été amenées à rédiger.
Comment faire des phrases courtes et simples, chasser les répétitions, trouver le mot juste, installer une ambiance avec des descriptions imagées ?
À Royan, les adultes et les jeunes intéressées peuvent bénéficier des ateliers d'écriture organisés deux fois par semaine au Centre socio-culturel.
Ceux qui le désirent peuvent aussi se faire aider au niveau rédactionnel par des personnes du collectif ayant des compétences en ce domaine (auteurs, journalistes, communicants…).
Sans oublier que des conseils intéressants sont donnés sur internet par de nombreux biographes qui partagent leurs pratiques.